Fille d’un modeste professeur de musique à la cour d’un duc, Louise Miller entretient une idylle avec un jeune homme bien au-dessus de sa condition, Ferdinand, fils unique du très puissant et fort retors Président von Walter. « Il la baratinera, l’engrossera, puis se débinera, et voilà la gamine déshonorée jusqu’à la fin de ses jours », s’inquiète le père de Louise, tandis que celui de Ferdinand concocte pour son héritier des alliances plus conformes à ses intérêts propres. Louise et Ferdinand se choisissent au-delà des critères imposés mais ils se retrouveront dans le tambour de la machine à laver que sera cette épreuve. Le metteur en scène Yves Beaunesne s’attaque avec appétit à cette pièce fondatrice du théâtre allemand moderne qui demeurera d’actualité tant qu’il se trouvera des jeunes gens pour ressentir injustice et amour, et des plus vieux pour défendre, contre ces sentiments, le monde tel qu’ils l’ont façonné et tel qu’ils le connaissent. Entre cri d’une jeunesse tourmentée et rupture ouverte avec les absolutismes, ce spectacle où l’on rit de toutes les couleurs nous racontera que la guerre la plus dure est celle à mener contre soi-même. Il faut arriver à se désarmer. Se désarmer de la volonté d’avoir raison.