Consortium de douze théâtres européens à forte vocation internationale, explorant les récits européens de demain en intégrant les communautés marginalisées et mettant sur pied un projet de recherche international visant à soutenir la carrière et le développement international d’artistes émergents.

CREATIVE EUROPE a retenu le projet Future Laboratory qui rassemble 12 institutions européennes du domaine du spectacle vivant pour lancer un prototype de résidences pour les auteur.e.s et metteur.e.s en scène afin de trouver les récits européens de demain.

Les 12 partenaires ont mis en place un projet de recherche qui soutiendra la carrière et le développement international d’artistes émergents et leur permettra d’identifier de nouveaux récits.

Concrètement, 15 artistes ont été sélectionné·e·s suite à un appel à candidatures et participeront à trois résidences de travail dans trois villes différentes. L’artiste qui représente le Théâtre de Liège est Lucile Saada Choquet, sa première résidence démarre fin janvier 2023 au TNS Strasbourg. En avril 2023, le Théâtre de Liège accueillera l’artiste slovène Mateja Stanislava Rot.

L’un des objectifs est d’impliquer dans leurs activités artistiques les communautés marginalisées, isolées et désengagées, et accroître leur représentativité sur scène.

Sous la coordination des Théâtres de la Ville de Luxembourg, les partenaires sont :

Mateja Stanislava Rot

Mateja Stanislava Rot est une innovatrice urbaine et artiste interdisciplinaire contribuant à l’ouverture de futurs communs via l’élaboration de solution puissantes et intelligentes pour les communautés urbaines. Elle s’intéresse particulièrement aux collisions entre l’art contemporain, l’architecture durable et la science, mais également aux transformations créatives des quartiers et l’innovation urbaine axée sur la communauté. Au fils des ans, elle prend conscience que l’étude et l’invention de nouvelles conditions et de nouveaux scénarios de développement intelligents nécessitent la participation de toutes et tous. Ses missions ont donc pour objectif d’inspirer les citoyens et communautés, et de leur donner les moyens d’agir en provoquant de nouvelles pensées de développement à travers diverses interventions créatives dans l’espace public.

En 2018, elle termine un cursus à l’école d’été internationale, Critical Concrete, en architecture durable et sociale. Elle fut chercheuse invitée à l’université de Brighton – Centre for Digital Media Culture, menant des recherches sur les enjeux de la planification urbaine. En 2023, elle sera accueillie en résidence au Velletta Design Cluster, à Malte.

Lucile Saada Choquet

Artiste décoloniale basée à Bruxelles. Après des études d’arts du spectacle en Normandie, elle poursuit une formation d’actrice à l’École Supérieure des Arts, Arts 2 à Mons. Issue d’une formation artistique ancrée dans un héritage culturel raciste et eurocentré, elle développe et questionne son propre langage artistique. Se définissant comme une artiviste, Lucile Saada expérimente dans chacun de ses gestes une pratique décoloniale de l’art (programmation, jeu, dramaturgie). Préoccupée par la trace, elle crée des dispositifs scéniques – performances, installations – qui mettent en jeu des corps politiques et repensent l’imaginaire collectif. Avec sa première création, Jusque dans nos lits, elle situe son travail dans le processus d’une réparation collective du traumatisme coloniale. Elle fait des choix artistiques radicaux qui embrasse les problèmes de représentation en termes de genre, race et de classe. En tant qu’adoptée, elle conduira en 2023 une enquête artistique sur l’adoption transraciale et transnationale.

Simon Restino

Simon Restino est né en 1991. Il étudie à Londres au Central Saint Martin’s College (2010-2013). Aux Beaux-Arts de Paris-Cergy (2014-2016), Il travaille plus spécifiquement à un large projet « Correspondances » dont le 1er volet se construit autour de la figure énigmatique de Kaspar Hauser. Il poursuit son travail au TNS en section scénographie (groupe 45, 2017-2020), ce qui l’amène à penser des espaces, costumes et objets en collaboration avec Simon-Elie Galibert (Les Disparitions, Duvert.portrait de Tony). Il contribue à la conception du pavillon École de la Quadriennale de design et d’architecture théâtrale de Prague 2019, sous la direction artistique de Phillipe Quesne. En septembre 2019, sous forme de carte blanche publique, il met en scène Vie et Mort de Kaspar Hauser  d’après des textes de Kaspar Hauser, Pierre Michon et Robert Walser. Il collabore à la scénographie du spectacle Dekalog, mis en scène par Julien Gosselin (2020-2021). 

Nico Jongen

Ça Marche est une compagnie d’arts vivants basée à Barcelone fondée en 2015 et formée par Nico Jongen et Laura Viñals. Leur objectif est de développer des pièces scéniques qui s’inspirent du dialogue nécessaire entre le théâtre, l’art de la performance et la danse. Ils visent à trouver une forme distinctive capable de parler de notre contemporanéité : traiter de ses contradictions et dérives irréconciliables. Dans leurs projets, ils essayent de revoir la relation entre l’artisanat, la technique, les ready-made et les références communes. Des projets qui réfléchissent, d’une part, autour du cadre de l’enfance et de ses contradictions et, d’autre part, autour du potentiel politique subversif propre au corps non professionnel. Ils pensent que ce n’est qu’en reconnaissant l’écriture actuelle des corps, des gestes et des discours, en les référant comme des documents vivants, qu’ils pourront les styliser et les encadrer. Quelques-uns de leurs projets scéniques sont Cantus gestualis #Introitus (2022), Los figurantes (2021) et La trilogie du fils [Ça va (2016), Ta gueule (2017), Silence (2017)].

Ça marche a un fort intérêt à réunir la création scénique d’auteur avec le public local. Avec l’objectif mentionné, Ça marche a développé un type de création et un travail d’acteur très intéressé par le « corps document », c’est-à-dire les corps et les performers amateurs, non formés. Les « interprètes » des pièces sont, plus précisément, les enfants et les personnes âgées qui travaillent avec les membres de la compagnie et clôturent la pièce en ajoutant leur matériel corporel et expérientiel, la texture de chaque ville et de chaque personne. Cela réactive les liens existants entre les associations culturelles, et renforce la relation et la visibilité du festival ou de la saison où ils sont programmés.