Agression homophobe à Liège

Le Théâtre de Liège s’associe à La Fondation Ihsane Jarfi, La Baraka, Quatremille et le Comptoir des Ressources créatives dans la lutte contre l’homophobie à la suite de l’agression récente dont a été victime Jo Delannoy, artiste liégeois et collaborateur du Théâtre de Liège

 

La semaine dernière, une agression homophobe a eu lieu à Sainte-Marguerite à Liège. Des jeunes s’en sont pris à Jo, un artiste qui travaille dans le quartier, le poursuivant avec des propos homophobes violents et menaçants. Jo a décidé de porter plainte et de partager sa mésaventure sur les réseaux sociaux. Il a alors reçu de très nombreux témoignages d’autres personnes qui avaient également subi ce type d’agression, dans le quartier et ailleurs.

 

La Fondation Ishane Jarfi, le Centre de jeunesse La Baraka, Quatremille et le Comptoir des Ressources Créatives (l’employeur de Jo), ont décidé d’unir leurs forces. Le but ? Mener une première opération de sensibilisation pour le « mieux-vivre ensemble » dans ce quartier extrêmement bigarré. Saint-Marguerite accueille 5000 étudiants qui croisent quotidiennement des habitants aux préoccupations extrêmement diverses et légitimes, allant de la survie pour certains primo-arrivants au maintien du bien-être pour les ménages installés, en passant par une « simple » acceptation pour tous.

 

Les quatre organisations ont décidé d’agir dès à présent : six visuels aux couleurs de l’arc-en-ciel ont été créés avec un message fort : « Cultivons notre différence » et les hashtags #stopharcèlement et #gotolérance. 

 

« Nous allons distribuer des affiches dans les différents commerces du quartier », explique Hassan Jarfi, de la Fondation Ihsane Jarfi. « Les jeunes, les homos, les jeunes femmes… tout le monde peut à un moment subir des violences ou des discriminations. L’homophobie et le racisme sont des fléaux qu’on doit combattre. On doit apprendre à se parler. On est tous différents ».

 

« Il faut à tout prix éviter de répondre à la violence par une surenchère de violence ou de stigmatisation. Comment créer les conditions du dialogue entre des jeunes et moins jeunes, entre des personnes qui ont un vécu différent, des trajectoires sociales différentes ? C’est ce qu’on essaye de faire au quotidien », renchérit Xavier Hutsemékers, coordinateur de La Baraka.

 

« Quatremille a de suite répondu présent, indique Nader Mansour. On peut mettre la créativité au service d’une action de terrain et aborder des sujets sérieux et complexes comme le racisme, l’homophobie ou le sexisme. Mais il faut le faire sans stigmatiser un quartier et en gardant la focale sur la liberté de chacun et de chacune à mener la vie qu’il ou elle souhaite ».

 

« Je suis très content d’avoir pu monter cette action en quelques jours avec nos partenaires », se réjouit Vincent Bonhomme, conseiller CPAS et administrateur de la Fondation Ihsane Jarfi. « On peut être mandataire politique et être dans le concret, sur le terrain. C’est ce que j’ai proposé ici à Hassan Jarfi et à nos partenaires : une action directement dans le quartier avec un message inclusif ».

 

Les partenaires souhaitent poursuivre l’action et élargir l’opération : « Il n’y a pas de raison de penser que ça n’arrive qu’à Sainte-Marguerite », reprend Hassan Jarfi. « C’est peut-être le début d’une nouvelle forme d’action pour la Fondation Ihsane Jarfi », conclut-il.