Dans cette pièce de jeunesse, nous trouvons déjà tout le talent de Georges Feydeau charpenté par sa virtuosité de langage, ses malentendus en chaîne et son implacable mécanique du comique.
Contaminé par la folie des grandeurs, le bourgeois Pacarel veut imposer une composition musicale de sa fille à l’Opéra de Paris. Son plan ? Engager le ténor le plus en vue du moment, grâce à l’entremise
de son ami Duffausset. L’arrivée d’un jeune homme – la star, sans doute – va provoquer un tsunami de quiproquos, d’apartés, d’entrées et de sorties millimétrées, servis sur un plateau par le jeu vitaminé
de huit acteurs complices. C’est avec bonheur qu’ils donnent vie à ce petit monde vaniteux où règnent l’égocentrisme et la bêtise autant que l’opportunisme et le tape-à-l’oeil. La metteuse en scène Cécile
Van Snick nous régale avec ce savoureux vaudeville qui balaie toutes les tonalités du rire, qu’il soit jaune, plat, grinçant, absurde, répétitif ou plein d’esprit. Dans une tornade de bonne humeur, sans autre arrière-pensée que celle de nous prendre au piège de sa fantaisie, Georges Feydeau fait ici triompher l’art du dialogue de sourds !