J’habitais une petite maison sans grâce, j’aimais le boudin

Conçu à partir du volumineux récit autobiographique de Jean-Marie Piemme intitulé Spoutnik, Philippe Jeusette et Virginie Thirion en ont adapté le contenu pour les planches en une fresque tendre au comique dru. Les tragédies économiques pesant sur le bassin liégeois, les fermetures d’usines secouant Seraing qui l’a vu naître et grandir, stimulent les souvenirs à percer le fin drapé de sa mémoire. De hauts fourneaux en coulée continue, Jean-Marie Piemme arpente derechef la traversée de l’enfance vers l’âge adulte : son père et l’usine, sa mère et ses fourneaux, les oncles, les tantes, les fêtes familiales, les événements politiques, les études. C’est l’évocation d’une jeunesse au pays de l’industrie traitée avec sensibilité, gaieté, malice et humour. Un compagnon de voyage, le musicien Éric Ronsse enveloppe ce parcours de judicieuses compositions allant du romantisme au rock’n’roll. Ici point de nostalgie, mais un ancrage magnifique dans une famille modeste et généreuse qui conforta son rejeton, devenu l’un des auteurs les plus joués de Belgique, à chevaucher sa propre destinée, certaine que « le fantasme de la difficulté est la pire des castrations ».

Un auteur à l’honneur Jean-Marie Piemme.

Un projet porté par le Théâtre de Liège, la Cité Miroir Sauvenière, l’ESACT et l’ULg