Au milieu d’un plateau plongé dans le noir, une lumière blanche vient éclairer un socle muséal, d’ordinaire réservé aux statues antiques. Une danseuse masquée s’y repose, puis alterne les poses et les mouvements sculpturaux, et entre en dialogue avec la musique électronique live du DJ franco-vietnamien DANG, où se superposent beats modernes et musique traditionnelle pour mieux nous transposer au cœur des rues bruyantes et animées de Saïgon.

Inspirés par une particularité de la vie urbaine vietnamienne, où les femmes se couvrent le corps lors de leurs déplacements à moto pour se protéger du soleil et de la pollution, et, une fois la nuit tombée, se dévoilent et révèlent des corps affranchis, les chorégraphes et plasticiens Pierre Larauza et Emmanuelle Vincent donnent naissance à un solo teinté d’étrangeté, à la rythmique hypnotique, qui mêle danse et arts visuels. Une vibrante interrogation sur les notions de mouvement sculpté et de mutation d’identité féminine dans un voyage esthétique et engagé.