Cette histoire est véridique. C’est celle d’Irina Lucidi que son ex-mari – personnalité psychorigide n’assumant pas le divorce – a dépouillée de ses jumelles de six ans. Avec une cruauté calculée, l’homme se tue après avoir fait disparaître les petits corps, condamnant Irina à l’impossibilité du deuil, à l’attente infinie. Des années plus tard, une foule de questions sont demeurées sans réponse, la douleur sans alternative. Cette mère privée d’enfants se confie alors avec fragilité et courage à la journaliste Concita de Gregorio. Un ouvrage dense et délicat Mi sa che fuori è primavera naît de leurs échanges. Giorgio Barberio Corsetti et l’actrice Gaia Saitta, ici au sommet de son art de jeu, cosignent la mise en scène de leur version théâtrale et participative du livre. Chronique familiale, enquête policière, poésie intime, théâtre documentaire sinuent en parallèle, avec la complicité de quelques spectateurs devenus les interlocuteurs de l’histoire. Surgiront de cette interaction des échappées inattendues, une empathie sensible, une lente résilience, un bonheur calme. Un hommage éclatant à la relation entre les artistes et les spectateurs, à la qualité de l’émotion qui les unit.