Une mort dans la famille

Artiste associé à l’Odéon-Théâtre de l’Europe et au National Theatre de Londres, le jeune auteur et metteur en scène anglais Alexander Zeldin écrit pour la première fois une pièce en français et c’est une réussite universelle, aussi totale que poignante. Avec sa troupe de comédiens, professionnels et amateurs, le Britannique affronte avec une tendresse et un humour désarmants ce que la société dérobe à notre regard : la fin de vie, le quotidien des maisons de retraite, la perte d’un être cher. Alice vit avec ses deux adolescents Alex et Oliv’ qui préparent la commémoration de la mort de leur père, disparu il y a un an. Marguerite, la grand-mère incarnée par Marie Christine Barrault, vit aussi dans la demeure. En partie impotente, l’aïeule doit achever sa vie dans un EPHAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Construite en trois actes, entre hyperréalisme social et tragédie classique, la pièce revêt une dimension intimiste magistrale et rappelle l’ignominie de l’actualité récente. Ici rien n’est escamoté, mais rien ne pèse, car ce « théâtre utile » nous offre d’apaiser ensemble nos peurs les plus profondes.

Entretien avec Alexander Zeldin (et Simon Vandenbulke)