Italien, surtitré français

Musicienne, chanteuse et chercheuse en ethnomusicologie, Giovanna Marini est l’une des grandes voix féminines, reconnue au niveau international dans le domaine des musiques du monde. Elle a été invitée pour la première fois à Liège dans le cadre du 2^e Festival Voix de Femmes en 1992.

Son activité protéiforme en a fait l’une des figures phares de la recherche et de l’exécution de la tradition musicale populaire italienne. Au début des années soixante, elle rencontre les plus grands intellectuels spécialistes de ces coutumes parmi lesquels se détache Pier Paolo Pasolini.

Dans Sono Pasolini, un lecteur lit I giovani infelici (la jeunesse malheureuse), un texte posthume tiré de Lettere Luterane (Lettres luthériennes). Giovanna Marini et le chœur Arcanto – possédant une expérience exceptionnelle en matière d’interprétation de musiques contemporaines et collaborant depuis des années en parfaite union avec Giovanna Marini – écoutent, chantent et commentent, toujours avec les paroles de Pasolini, non pas en italien qu’il utilise pour ses essais, mais en frioulan, langue de sa mère qu’il a étudiée en profondeur. Sur la scène se déroule une étrange confrontation qui devient débat entre le Pasolini écrivain, critique, essayiste, analyste et cinéaste, et le poète seul qui se souvient, regrette, évoque et chante « Vive le courage, la douleur et l’innocence des pauvres ».