Alessandro Serra nous livre une relecture magistrale de Macbeth de William Shakespeare. La pièce mythique se déroulant en Écosse est traduite en sarde et fusionne avec des traditions ancestrales toujours pratiquées dans les carnavals de Barbagia, région fermée du centre de l’île, où rites violents, libations au vin rouge et masques effrayants se côtoient. Dans un univers peuplé d’ombres fantastiques et de poussière immaculée, Macbettu entraîné par les conseils démoniaques de son épouse et les prémonitions des sorcières, commet un régicide pour accéder au trône. Ivre de pouvoir et de la peur de le perdre, c’est hanté par les remords que le couple sombre dans une folie baignée de sang. L’art du mouvement et du corps est traité ici avec une perfection d’orfèvre lors des scènes d’une rare beauté, tracées par des jeux de lumière superbes et en symbiose avec un univers sonore extraordinaire traversé de murmures désincarnés, de percussions d’outre-tombe, de chants vibratoires ou grégoriens. Comme à l’époque élisabéthaine, tous les rôles sont interprétés par une distribution masculine dont la force brute s’habille de l’étoffe des cauchemars que l’on se raconte les soirs d’orage.

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